En Beauce, à la fin juillet et au début août, les chapeaux de cowboys, chevaux et musiciens country sont immanquables en temps normal. Alors que la COVID-19 joue les trouble-fêtes, l’esprit western reviendra-t-il l’an prochain ?

Du 20 au 26 juillet, Saint-Victor devait présenter la 42^e édition de ses Festivités Western. Le comité organisateur avait prévu entre autres des concerts de Travis Cormier et Rick Pagano, sans oublier les rodéos et activités équestres.

«Avec l’interdiction de tenir des festivals (jusqu’au 31 août), on n’avait pas le choix d’annuler. Même sans cette règle, ça aurait été impossible de maintenir des mesures sanitaires ou la distanciation sociale», dit la productrice Myriam Fecteau-Mathieu, rappelant que le festival accueille plus de 65 000 visiteurs sur sept jours.

Achalandées le jour comme en soirée, les rues de Saint-Victor étaient curieusement tranquilles pendant cette période. «C’est un an de travail acharné qu’on vient de perdre. D’habitude, on planifie la prochaine édition dès la mi-août. Là, on ne sait pas encore ce qu’on pourra faire», indique Myriam Fecteau-Mathieu.

Pour l’instant, la 42^e édition est prévue du 19 au 25 juillet 2021. «Nous n’avons pas de difficultés financières. On a bien joué nos cartes sur le budget», mentionne Mme Fecteau-Mathieu.

Rien à Nashville

La municipalité de Saint-Prosper aura vécu plusieurs coups durs en 2020. Après l’annulation de l’Expo Saint-Prosper et du Défi Beauceron, toujours en raison de la COVID-19, la 13e édition de Nashville en Beauce est passée dans le couperet.

Du 23 juillet au 2 août, ce festival aurait mis en vedette quatre spectacles majeurs avec Brigitte Boisjoli, Sylvain Cossette, Rock Voisine et le Boogie Wonder Band. Nashville en Beauce est également célèbre pour son défilé, ses compétitions équestres et spectacles dispersés un peu partout.

«C’est la première fois qu’on doit annuler le festival. Quand la pandémie a commencé, l’organisation de notre programmation était très avancée. Heureusement, nous n’avions pas encore imprimé les dépliants», mentionne Suzanne Lantagne, présidente de Nashville en Beauce.

Les dates de l’édition 2021 ne sont pas encore connues. «On doit voir en premier si nous aurons le droit de tenir le festival. Il n’y aura pas de dépenses faites pour rien», indique Mme Lantagne.

Vous souhaitez donner un coup de main pour la relance de ces deux festivals ? Écrivez à info@festivalwestern.qc.ca ou nashvilleenbeauce@hotmail.fr. Vous pouvez aussi appeler au 418 558-6462 (Saint-Victor) ou 418 313-1850 (Saint-Prosper).

 

Source: Frederic Desjardins, L’Éclaireur Progrès, le 1er août 2020

Jean-Philippe Maranda, de Sainte-Aurélie, a participé à plusieurs compétitions d’athlétisme dans sa carrière, comme les Jeux paralympiques de Rio. Retraité du sport professionnel, il relève présentement un autre défi majeur.

Jean-Philippe Maranda a pris part aux Jeux paralympiques de Rio, en 2016.

(Photo : Matthew Murnaghan/Canadian Paralympic Committee)

 

«J’ai arrêté un an après les Jeux de Rio (2017). Pour des raisons essentielles touchant ma santé, je devais prendre un nouveau médicament. Il est interdit par l’Agence mondiale antidopage. J’ai choisi ma santé avant le sport. Ça reste une décision difficile. J’aurais voulu continuer et atteindre les Jeux paralympiques de Tokyo», admet celui-ci.

Possédant un baccalauréat en finance, de l’Université de Sherbrooke, Jean-Philippe Maranda n’a pas travaillé longtemps dans ce domaine. En septembre 2018, il amorce un autre bac au même endroit, cette fois en sciences infirmières.

«C’est un programme qui m’intéressait depuis longtemps. Plus jeune, on me disait que c’était impossible d’être infirmier en fauteuil roulant. En faisant des recherches, j’ai su que des infirmiers en France et à Hawaii travaillaient en fauteuil roulant. Mes enseignants à Sherbrooke étaient sceptiques, mais je ne voulais aucun passe-droit», affirme Jean-Philippe.

Jean-Philippe obtiendra son bac en Sciences infirmières au printemps 2021.

Stages et COVID-19

La formation suivie par Jean-Philippe Maranda mélange la théorie et la pratique. Celui-ci a pris part à des stages dans divers départements, comme la gériatrie, la psychiatrie et la chirurgie d’un jour.

«Je peux faire toutes les tâches d’un infirmier régulier, sauf l’assistance à la marche. Je possède un fauteuil verticalisateur qui me place debout quand c’est nécessaire. Le haut de mon corps fonctionne toujours», dit Jean-Philippe, qui a perdu l’usage de ses jambes après un accident de la route.

Comme tous ses collègues, Jean-Philippe doit respecter les règles sanitaires pour éviter la propagation de la COVID-19. «Je désinfecte mon fauteuil plusieurs fois par jour. C’est du gros rush au travail, mais j’adore ça», avoue ce dernier.

Âgé de 33 ans, Jean-Philippe Maranda obtiendra son diplôme au printemps 2021. Même si l’Estrie est sa terre d’accueil depuis plus d’une décennie, il est prêt à accepter un emploi n’importe où au Québec.

«On verra les postes offerts le moment venu. Je ne crois pas que mon handicap m’empêchera de trouver un emploi. Bientôt, je ferai un stage à l’urgence. Ce sera un bon moment pour tester la gestion de mon stress au travail», indique Jean-Philippe.

 

Source: Frederic Desjardins, L’Éclaireur Progrès, le 11 août 2020