SAINTE-JUSTINE. Étudiant à l’école des Appalaches de Sainte-Justine jusqu’en 2015 et ancien résident de Lac-Etchemin, Jérôme Gill-Couture est le plus récent récipiendaire des Mentions d’honneur attribuées par l’établissement scolaire etcheminois.
Jérôme Gill-Couture, au centre, verra son nom immortalisé sur le tableau d’honneur de l’école des Appalaches. Il est entouré de la directrice de l’école des Appalaches, Lyne Ménard, de la présidente de la Fondation de l’école des Appalaches, Eugénie Lessard-Turmel, de Romy Chabot, élève au programme MCL, ainsi que l’enseignante Caroline Rodrigue, instigatrice du projet des Mentions d’honneur. (Photo La Voix du Sud – Serge Lamontagne)
Le jeune homme de 27 ans, qui est conseiller en communications politiques à l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, est le 11e lauréat de cette mention attribuée par la Fondation de l’école des Appalaches, en collaboration avec l’établissement scolaire.
Cet honneur est remis à d’anciens étudiants (ou enseignants) qui se distinguent sur le plan professionnel et font rayonner l’école secondaire sur le plan québécois, canadien ou international.
Le principal intéressé a été honoré lors d’une cérémonie spéciale tenue le mercredi 15 octobre dernier. Après une présentation devant un groupe d’élèves du programme Monde Culture et Langues (MCL), une plaque présentant le lauréat a été dévoilée puis remise officiellement à ce dernier. Celle-ci sera installée en permanence, avec celle des dix lauréats précédents, sur un tableau installé à l’entrée de l’auditorium de l’école secondaire.
Un parcours atypique
Rencontré après la cérémonie, Jérôme Gill-Couture s’est bien sûr réjoui de cette nomination et de l’importance accordée, par l’établissement secondaire, aux Premières Nations, lui qui est né d’un père québécois d’origine saguenéenne et d’une mère Innu du Lac-Saint-Jean.
« J’ai vécu à Lac-Etchemin entre l’âge de 5 à 11 ans, puis entre 13 et 16 ans, pour mes études secondaires. J’ai toujours été très fier de mes origines autochtones et je ne les ai jamais cachées. J’ai grandi comme un jeune normal de Lac-Etchemin et je suis toujours heureux d’y revenir, d’autant plus que mes parents y vivent toujours », a indiqué celui qui, après ses études secondaires, a étudié en histoire au Cégep et à l’université avant de suivre un certificat en études autochtones.
Il a ensuite travaillé à Parcs Canada avant d’œuvrer, pendant deux ans, comme journaliste spécialisé en affaires autochtones à Radio-Canada avant de joindre l’Association des Premières Nations Québec-Labrador où il s’occupe des relations avec les médias et de la rédaction de communiqués, en plus de travailler à l’établissement de stratégies de communication en lien avec le Cabinet politique de l’Assemblée.
« De travailler pour une organisation dont la défense des droits des Premières Nations est le principal mandat, c’est quelque chose qui me tient à cœur énormément. L’Assemblée des Premières Nations est un peu dérivée d’associations avec lesquelles j’avais des liens familiaux par le passé. Dans les années 1960, il y avait l’Association des Indiens du Québec où mon grand-père était très impliqué. J’ai été élevé dans une famille qui mettait beaucoup d’importance sur le fait que les Premières Nations doivent travailler ensemble pour faire valoir leurs droits », indiquait-il après la cérémonie.
Le projet de constitution québécoise pilotée par le gouvernement de la CAQ ou encore le renouvellement du régime forestier, voilà autant de sujets qui sont au cœur des discussions au sein des Premières Nations actuellement. « Tout ce qui va porter atteinte aux droits des Premières Nations devient un dossier prioritaire pour nous », poursuit-il en reconnaissant qu’il existe toujours, au Québec et au Canada, une méconnaissance des Premières Nations elles-mêmes.
« La vérité et de la réconciliation, ce sont deux mots importants qu’il ne faut jamais oublier. La vérité est une notion qui peut parfois être sujette à interprétation, mais c’est quelque chose qui s’est passé et qu’il est primordial de comprendre si on veut penser à une réconciliation. Ça part de la vérité, de l’enseignement de la vérité et de l’acceptation de cette dernière. »
Source : Serge Lamontagne, La Voix du Sud, 23 octobre 2025