ALIMENTATION. L’avenir d’Action-Coop Sainte-Sabine demeure fragile. Une assemblée extraordinaire s’est tenue, le 25 juin dernier, pour donner un état de situation relativement à l’épicerie du village. Plus de 70 personnes y ont pris part. Il s’agissait de la deuxième assemblée du genre, la dernière ayant eu lieu le 14 avril 2023.
Les citoyens de la localité ont fait valoir leurs préoccupations et leur point de vue. (Photo gracieuseté)
Comme en 2023, les gens veulent conserver l’épicerie, observe le président du conseil d’administration de la coopérative, Serge Lamontagne. « La viabilité de l’épicerie est chancelante, particulièrement depuis deux ans, alors que nous avions perdu un contrat d’importance que nous avons repris depuis. Cela nous a permis de respirer un peu, mais une fois la saison hivernale terminée, c’est redevenu plus difficile », résume-t-il.
« Nous allons poursuivre avec les démarches nécessaires pour poursuivre le fonctionnement de l’épicerie. Nous avons procédé récemment à un changement d’horaire pour mieux répondre à la fréquentation. Des contacts auront lieu prochainement avec la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec pour nous appuyer dans nos démarches. On va certainement chercher à modifier le visage de celle-ci, qui est le même depuis 18 ans », a-t-il résumé.
L’an dernier, la coopérative avait ainsi terminé son année financière avec un déficit de 12 000 $, ce qui est venu amputer lourdement le coussin financier de la coopérative. Les ventes au commerce ont continué de chuter dans les premiers mois de 2025, ce qui a rendu la situation périlleuse, ajoute Serge Lamontagne.
« Les gens font davantage attention, c’est normal. Il y a des produits américains dans le commerce. Les ventes ont diminué au point où nous avons de la difficulté à assumer certains frais fixes. L’aide de la municipalité avait aussi diminué au cours des deux ou trois dernières années aussi, ce qui n’a pas aidé. Heureusement, le conseil actuel entend nous supporter prochainement », observe-t-il.
Des aides financières sont disponibles pour les commerces de proximité, mais le tout est complexe, indique Serge Lamontagne en raison de toute la documentation nécessaire aux demandes à adresser. « Nous avons une difficulté au niveau des ressources humaines, mais on espère recruter une autre personne prochainement. Nous avions des personnes à temps partiel et avons récemment ajusté nos heures d’ouverture en conséquence. »
La tenue de la fête au village (Sainte-Sabine en Fête) demeure toujours un apport important aux finances de la coopérative, confirme-t-il. « L’événement se déroule sur une journée seulement et nous permet d’aller chercher de 10 000 $ à 12 000 $, bon an mal an », précise-t-il en ajoutant que celle-ci aura lieu le 2 août prochain.
Un modèle à revoir ?
Action-Coop souhaite revoir son offre de services et la bonifier. La possibilité existe, d’autant plus que certains soutiens financiers sont déjà acquis pour un projet de transformation du bâtiment. « Ce projet est toujours dans les cartons. On veut moderniser le bâtiment et les équipements, ajouter un espace bistro et reconfigurer le plancher de l’épicerie. C’est appelé à devenir le nouveau point de rencontre du village, surtout lorsque le relais de motoneige est fermé. »
Pour Serge Lamontagne, la sensibilisation des gens à l’importance du service de proximité demeure. « Dans nos villages, il y a plusieurs personnes qui sont âgées, à mobilité réduite ou n’ont pas les moyens de se déplacer ailleurs. On ne peut tout acheter à Sainte-Sabine, car nous n’avons pas les espaces pour tout avoir, mais ce que nous offrons est important pour plusieurs personnes. »
La coopérative est en réflexion sur la possibilité de renouveler ou non son partenariat avec la chaîne Métro pour le volet épicerie. Toutes les possibilités sont ouvertes, incluant un potentiel partenariat avec la Coop Sainte-Justine, des discussions préliminaires ayant eu lieu avec la direction de l’établissement et les citoyens présents à l’assemblée extraordinaire appuyant l’idée.
« Il est certain que pour le moment, ça reste fragile, peu importe le chemin que nous prendrons, L’idée de fermer a été évoquée, il n’y a pas si longtemps, et cette possibilité demeure, même si ce n’est pas ce que l’on souhaite. Faudra-t-il changer la vocation de notre épicerie ? C’est possible et on souhaite que les gens embarquent avec nous dans cette aventure. La vocation est la même depuis 18 ans. Les membres du conseil d’administration travaillent fort pour maintenir la coopérative en opération, c’est la priorité », ajoute M. Lamontagne en conclusion.
Source : Éric Gourde, La Voix du Sud, 23 juillet 2025